Douceur, humilité et patience, la voie flamboyante vers l’Unité et la Vérité.
La palette des positions favorables ou hostiles au
rapprochement entre catholiques et orthodoxes peut être très large quelle que soit
l’Eglise à laquelle on appartient. Elle s’étend de la volonté de fusion sans
considération des facteurs de séparation entre les Eglises à l’hostilité
ouverte et déclarée à tous rapprochements.
Il ne suffit pas d’être de bonne volonté pour s’engager dans
l’action œcuménique de base car sur la route, des « vents
contraires » se présentent et au milieu de ces courants divers, il faut
savoir demeurer fidèle et en vérité.
Pour un « missionnaire de l’unité » une
question cruciale se pose quant à la manière de conserver l’équilibre entre l’effort
de rapprochement vers l’autre et le maintien de la fidélité à la Vérité et
aux canons de sa propre Eglise. Sans cette fidélité on risque d’ouvrir la
brèche de la désobéissance et du péché.
Comment persuader son frère séparé du bien-fondé et de la
sincérité de notre démarche ? Comment gagner sa confiance dans nos
intentions ? Comment lui faire admettre que nous ne renions pas notre foi
pour simplement l’attirer vers une hypothétique unité ?
Dans nos actions de rapprochement, nous sommes bien
évidemment confrontés, d’une part, à la question de la fidélité par rapport aux
enseignements de nos Eglises et, d’autre part, à celle de la Vérité.
Sommes-nous fidèles ? Sommes-nous toujours dans la vérité ?.
L’Unité qui est très chère à Notre Seigneur (Père
Saint garde-les en ton nom...pour qu'ils soient un comme nous sommes un. Jn 1716) ne peut être faite que dans
le respect de la fidélité et sa « grande sœur » la Vérité.
Pour rester fidèle, il faut être bien formé ; c’est
un préalable et c’est la raison pour laquelle l’ACOS met l’accent sur la
formation à travers les conférences qu’elle organise.
Pour être dans la Vérité qui ne peut être ni possédée
ni maitrisée, il faut se mettre sur sa route et celle-ci est connue
et commune à toutes les Eglises chrétiennes.
S’ils se mettent sur la route de la même Vérité, catholiques
et orthodoxes ont peu à craindre d’une trahison personnelle. Quelle est
toutefois cette même Vérité que nous devons poursuivre ? S’agit-il de notre
propre et petite opinion humaine, mouvante, inflexible et tonitruante ou
bien devons-nous poursuivre la Grande Vérité immuable, silencieuse, discrète et
aimante qui ne se reconnaît que par la foi ? Cette grande Vérité réside
dans Celui qui a dit avant que les Institutions ecclésiales ne furent créées :
« Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ».
Le chemin de l’union des Eglises se superposerait donc au
Chemin vers la Vérité Divine. Tous deux passent par la charité (Si vous avez de l'amour les uns pour les
autres, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples. Jn 13-35). Aux sources de la
foi, ni la révélation par les écritures-saintes, ni la tradition de l’Eglise,
ni l’enseignement des Evêques ne mènent à la Vérité et à l’Unité de l’Eglise en
Dieu, si la charité personnelle y est absente (La
charité supporte tout » et c'est cette force qui est le véritable lien de l'unité. I Cor. 37). Saint-Paul nous explique de
façon indirecte, dans une de ses exhortations aux Ephésiens, les conditions de cette
charité : « Je vous exhorte à marcher d’une manière digne de la vocation
qui vous a été adressée, en toute humilité et douceur, avec patience, vous
supportant les uns les autres avec amour, vous efforçant de conserver l’unité
de l’esprit par le lien de la paix ». Eph. V 1-3.
Humilité, douceur et patience pris dans l’ordre cité se font
suite. Le départ est donné avec l’humilité, la douceur suit et la
patience soutient. On peine à croire l’inverse car comment imaginer que l’humilité
puisse découler de la douceur ? Cette dernière sans celle qui précède a
vite fait de se transformer en lâcheté ou en hypocrisie. Bien au contraire, lorsque
la douceur obéit à l’humilité, elle est le signe flamboyant du courage, conductrice
d’amitié et d’amour véritable, aiguillon inéluctable de la Vérité.
Catholiques et orthodoxes rejetant dans une même profession renonciatrice intransigeance, rigidité, raideur, crispation sur de petites vérités, les « véritailles »
pour adopter l’humilité, la douceur et la patience, sont tous deux certains d’être
constamment dans la Vérité de leur foi et la fidélité à leur Eglise en
travaillant ensemble main dans la main.
N’est-ce pas l’humilité et la douceur du Christ qui a attiré
à lui de nombreux disciples et qui leur ont fait voir la divinité en sa
personne ? (« Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de coeur, et vous trouverez le repos ». Mat.11-29)
Le Président de l'ACOS