Le sens des mots

Quelques considérations sémantiques pour comprendre l'esprit de l'ACOS.

Par le terme "d'Amitiés", les membres de l'association ACOS expriment une volonté réelle et persévérante d'avancer ensemble, catholiques et orthodoxes, vers une plus grande compréhension des convergences et des différences qui les unissent et les séparent sur le plan doctrinal, organisationnel et synodal.

Sous l'appellation "d'Orthodoxes", il est entendu toutes les familles d'Eglises orthodoxes qui s'étendent de la Grèce, à la Russie en passant par le Proche et Moyen-Orient, qu'elles soient de traditions byzantines ou non-chalcédoniennes..

"Solesmes" est un village de la Sarthe où se trouvent deux abbayes bénédictines, nommément l'Abbaye Saint-Pierre qui est mère de congrégation et l'Abbaye Sainte-Cécile. En associant le nom du village au titre de l'association, ses membres n'ont pas cherché à restreindre ses activités au territoire géographique mais à inscrire les initiatives qu'ils prendront dans l'esprit de Saint-Benoît qui a inspiré la vie bénédictine et qui avait su donner une place primordiale à l'hospitalité et l'accueil dans la règle qu'il avait rédigée et qui a permis à la vie bénédictine de perdurer plus de 1500 ans.

Pour exprimer cette amitié entre catholiques et orthodoxes, les Eglises adoptent, dès les premiers siècles, le terme "d'Oecuménisme" pour désigner l’effort des chrétiens en vue de parvenir à une unité institutionnelle entre les différentes Eglises et communautés qui la composent. Ce mot vient du grec ; on pourrait le traduire par

«l’ensemble de la terre habitée » ; il a dès le début désigné la catholicité ou l'universalité d'un concile de l'Eglise universelle, l'universalité assurant à l'enseignement doctrinal de ce concile un caractère normatif pour la foi croyante.

L'Oecuménisme est à distinguer de "l'Unionisme", "ce courant théologique et pastoral qui fut encouragé par la papauté jusqu'à Pie XII et qui faisait prévaloir comme seule forme possible d'union et de disparition du schisme, le mouvement de retour des autres Eglises chrétiennes à l'unique bercail de Pierre".

Jacques Rivière avait bien résumé alors l'esprit de l'unionisme lorsqu'il écrivait dans son ouvrage "Union des Eglises" : "Il ne saurait y avoir d'union possible pour les Eglises dissidentes qu'à la condition d'avouer la faute que leurs fondateurs ont commise en se séparant et de revenir à la vérité que représente l'Eglise catholique".

Il faut noter que le terme d'Oecuménisme est de plus en plus employé pour désigner le dialogue des chrétiens avec les juifs, avec les membres d’autres religions (musulmans, hindouistes, bouddhistes etc.) ou même les non-croyants. Cet emploi extensif, qui peut se justifier par l’origine du mot, contribue malheureusement à mettre sur le même plan des dialogues d’un autre ordre : le dialogue entre chrétiens, unis par une même foi en Jésus-Christ et un même baptême, est fondamentalement différent de tous les autres dialogues.